Vieille et
glorieuse institution, le Musée de
Syracuse tire ses origines d'une petite
collection réunie à la fin du XVIIIe
s. dans une pièce du séminaire de
l'archevêché. En 1811 les collections
passèrent à un musée civique
qui fut déclaré National en 1878, et
inauguré officiellement le 11 avril
1886.
Cinq
pièces étaient alors ouvertes au
public, à savoir la Salle
d'épigraphie et des sculptures
chrétiennes des catacombes, la Salle des
statues, la Salle des fragments
gréco-romains, la "Tribune" de Vénus,
la Salle de la céramique; mais, à
partir de 1890, les collections s'enrichirent au
rythme des résultats provenant des fouilles
menées par Paolo Orsi.
La
célébrité dont a joui le
Musée de Syracuse dans le monde durant notre
siècle, est due, en grande partie, aux
recherches de Paolo Orsi qui dédia sa vie
d'archéologue à la découverte
et à l'étude des civilisations
préhistoriques et historiques de la
Sicile.
À la
fin des années cinquante, en raison des
résultats des grandes fouilles
effectuées dans les plus importants centres
archéologiques de la Sicile orientale, le
Musée National se révéla
manifestement insuffisant pour une
présentation moderne des pièces
archéologiques. Les projets conçus
pour élargir les espaces d'exposition dans
le Musée ne furent pas
considérés comme conformes aux
exigences. Par ailleurs, tous les efforts
effectués en vue d'acquérir un des
immeubles privés proches du Musée,
Piazza Duomo, n'aboutirent pas. On
décida alors de construire un nouvel
édifice dans une zone qui ne conditionnerait
pas sa réalisation. On choisit un des plus
beaux parcs de Syracuse, le parc de Villa
Landolina, qui sembla l'endroit les plus
approprié, en dehors du centre historique
d'Ortygie, pour contenir le nouveau
Musée Archéologique.
LE
MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DE SYRACUSE DE
PIAZZA DUOMO À VILLA LANDOLINA
PRÉHISTOIRE
ET PROTOHISTOIRE
Le premier
secteur du Musée témoigne, dans sa
partie initiale, au moyen d'une documentation
graphique et d'un échantillonnage de roches,
de l'aspect geomorphologique de la région
des monts Hybléens, de la succession
statigraphique des faunes continentales du
quaternaires de la Sicile, et des
caractéristiques des faunes insulaires.
Elles sont représentées dans le
Musée par des restes d'hippopotames et
d'éléphants recueillis dans des
niveaux encore vierges de toute présence
humaine dans des grottes siciliennes.
Ces
gisements comme la plupart des sites
paléolithiques siciliens, appartiennent a
l'ensemble de l'industrie dite gravettiana, avec
des objets typiques en pierre qui sont en
général de nature microlithique ou de
formes très géométriques, et
témoignent de l'organisation et du haut
degré de spécialisation qui
caractérisaient ce genre de travail dans une
période aussi ancienne de la
préhistoire de l'île.
Les
civilisations sont présentées dans un
ordre chronologique en fonction surtout des
indications qui nous sont fournies par la
céramique, qui, à partir du
néolithique, avec tous les aspects
multiformes du répertoire formel et
décoratif devient un élément
primordial pour la définition d'une
civilisation en liaison avec le contexte le plus
précis possible des découvertes,
qu'elles proviennent d'une tombe ou d'une cabane,
d'une grotte ou d'une décharge.
|
Groupe
de grands vases «a impasto»
provenant de la nécropole et de
l'agglomération de Thapsos (XVe -
IXe s. av. J.C.)
|
C'est la
période pendant laquelle on tend à
faire des tombes de véritables monuments en
forme de petite grotte artificielle; la
céramique assume des formes et des
décorations particulières et atteste,
comme d'autres objets tels que les "os à
globules", des rapports et des contacts avec le
monde grec et d'autres civilisations contemporaines
du bassin méditerranéen.
La
civilisation de Thapsos qui se situe (XVe - XIIIe
av. J.C.) en plein âge du bronze, est l'une
des mieux documentées du Musée, avec
un accroissement considérable des
matériaux exposés à la suite
des recherches effectuées au cours de ces
dernières années. Le mobilier
funéraire, particulièrement riche,
est constitué de céramique, d'objets
en bronze, en os, en pâte de verre, d'ambre
et, plus rarement, d'objets en argent et en or.
À côté des céramiques
indigènes, on distingue les
céramiques importées et tout d'abord
la céramique mycénienne, la mieux
représentée et la plus importante.
Les céramiques provenant de la lointaine
Chypre et de l'archipel maltais ne sont pas rares
non plus, confirmant le fait que Thapsos fut un
point de référence constant dans les
échanges commerciaux de la
Méditerranée orientale et centrale
entre le XVe et le XIIIe siècle av.
J.C.
|
Grande
anse avec plaque de renfont «a
impasto» surmontant, le rebord d'un
bassin «lébès» de
1'agglomération
préhistorique de
Thapsos.
|
L'exposition
se poursuit avec la civilisation de Pantalica qui
tire son nom d'un lieu situé dans
l'arrière pays de Syracuse au sommet d'un
haut plateau, isolé par les profondes
vallées scénographiques de l'Anapo et
du Calcinara. Cette civilisation
représentée par des matériaux
qui proviennent des nécropoles de Pantalica,
de Caltagirone, de Dessueri, de Cassibile, de
Finocchito, de Tremenzano, de Leontinoi etc.
recouvre une période qui va du XIIIe s. av.
J.C., époque à laquelle les sources
indiquent le passage des Sicules de la
péninsule ita-lienne à l'île,
jusqu'au milieu du VIIe s. av. J.C., période
durant laquelle le phénomène de la
colonisation grecque s'est affirmé en
Sicile.
Chaque
phase de la culture de Pantalica est
caractérisée par des
céramiques, des bronzes, des outils,
typiques tant par leur forme que par leur
décoration, et par la technique du travail.
Les aspects les plus significatifs sont ceux qui
concernent la première phase, car on y
perçoit clairement les liens avec la
civilisation de Thapsos. Pour cette première
phase, il existe une splendide céramique
monochrome, brillante, rouge, avec des vases dont
la forme rappelle une évidente tradition
mycénienne, et parmi lesquels on distingue
un vase monumental avec un grand pied, parfait dans
sa décoration raffinée et dans sa
structure. Les bronzes aussi sont pleins
d'intérêt, avec les rasoirs, le
couteau "a flamme", les fibules en arc de violon ou
en forme d'arc simple, ensemble d'objets, qui dans
les phases suivantes, assument d'autres formes,
d'autres décorations et constituent, les
fibules en tête, les objets les plus
précieux pour caractériser les
différentes
phases.
|
Vases
«a impasto» de couleur rouge
correspondant, à la première
étape de la civilisation de
Panialica.
|
Les
matériaux qui proviennent de la
nécropole de Molino délia Badia
près de Grammichele ont eux aussi un
intérêt exceptionnel. Ce site
représente un point de rencontre d'apports
culturels provenant de la péninsule et de
caractéristiques locales. En effet les
formes des vases (marmites, écuelles,
bocaux, askoi, oinochoai, "théières",
situles) peuvent être comparées aussi
bien aux objets qui proviennent des
nécropoles de Pantalica et de Caltagirone
qu'aux matériaux retrouvés à
Lipari dans la civilisation définie par le
terme d'ausonien, à Torre Castelluccia de
Tarente et à Scoglio del Tonno. De la
même manière on retrouve dans les
bronzes (fibules, couteaux, fermoirs, rasoirs,
bagues, etc...) une longue suite
d'éléments communs avec les
civilisations siciliennes, de Lipari et de la
péninsule italienne, de la Calabre à
la vallée du Pô. Pour la
première fois sont exposés les
matériaux qui proviennent de la
vallée du Marcellino, tout près de
Villasmundo.
|
«Portes»
en calcaire de tombes rupestres de
l'âge du bronze de la civilisation
de Casielluccio
|
Cette
vallée a restitué, dans les tombes en
forme de petite grotte artificielle a inhumation
collective, un riche mobilier funéraire qui
comprend, entre autres, des céramiques de
production locale, d'intéressantes
imitations de modèles du moyen et du
géométrique récent, en plus
des vases importés de Grèce qui
constituent aujourd'hui, avec des objets analogues
retrouvés en Etrune et en Campanie, les plus
anciennes importations grecques de cette
période en Occident. Certaines de ces
céramiques remontent à la
première moitié du VIIIe s. av. J.C.
et démontrent une présence grecque
sur la côte orientale de la Sicile a une
epoque légèrement antérieure
aux plus anciennes colonies grecques
implantées dans l'île. C'est entre le
Xe et le VIIe s. av. J.C. qu'il faut placer un
ensemble considérable de dépôts
de bronzes composés de pointes de lances, de
poignards, de dagues, de rasoirs, de fibules, de
haches, de pendantifs, de ceinturons etc.
retrouvés pour la plupart en Sicile
orientale et entrés au Musée par
achat ou par donation.
Ces
ensembles de matériaux,
considérés comme des offrandes aux
sanctuaires ou «des dépôts de
fondeurs», comme des dépôts de
métal thésaurisé ou un moyen
d'échange avant l'avènement de la
monnaie, sont très probablement un indice
d'une organisation économique et sociale
d'un niveau élevé et de l'existence
d'une activité de travail parvenue à
un haut degré de
spécialisation.
COLONIES
GRECQUES DE LA SICILE ORIENTALE
|
Antéfixe
en terre cuite avec relief de tête
d'éphèbe avec un casque
conique provenant de Syracuse (environ 460
av. J.C.),
|
Le second
secteur du Musée est consacré aux
colonies grecques divisées en colonies
ioniennes et doriennes. Parmi les premières
figurent Naxos, Catane, Leontinoi, d'où
provient un splendide kouros en marbre de la fin du
VIe s. av. J.C. Suivent dans l'ordre d'exposition
les colonies doriennes de Mégara Hyblaea et
de Syracuse. Les pièces exposées
provenant de Mégara Hyblaea, située
à environ 20 km au nord de Syracuse, sont le
résultat des explorations
réalisées par F.S. Cavallari, Paolo
Orsi et, depuis 1949, des fouilles
systématiques conduites par l'École
française de Rome.
Ces
résultats ont permis la connaissance et la
définition des modalités
d'organisation et de l'évolution de la
construction de la zone urbaine, en particulier de
la zone de l'agora qui est l'épicentre d'un
ensemble urbain, dont les constructions
s'échelonnent du VIIIe s. av. J.C. à
la première destruction de la ville en 483
av J.C., puis, après la reconstruction de
Timoléon, à la seconde destruction en
214/23 av. J.C. Une large place est
consacrée aux objets qui
caractérisent les différents moments
de la recherche aussi bien dans l'aire urbaine que
dans celle des nécropoles: pour la
première, nombreuses sont les
céramiques importées appartenant
à l'époque archaïque, à
partir de la fondation de la colonie, et celles de
production locale de la 2e moitié du VIIe et
du VIe s. av. J.C. qui sont inspirées des
répertoires décoratifs du
protocorinthien et de l'orientalisant.Mégara
Hyblaea, on le sait, est la colonie grecque qui a
restitué les plus intéressants
documents de sculpture archaïque.
Citons parmi les plus célèbres de
l'exposition: un Kouros de marbre grec, daté
des environs de 560/550 av.
J.C.,élevé en l'honneur du
médecin Sambrotidas, fils de Mandrokles,
ainsi que le mentionne l'inscription sur la cuisse
droite, et une singulière statue en
calcaire,du milieu du VIe s. av. J.C., qui
constitue une uvre d'une grande force
expressive représentant une figure de femme
assise qui allaite deux enfants et qui
témoigne pleinement du concept de la
maternité.
|
|
Statue
funéraire en marbre de kouros
provenant de Mégara Hyblaea (560 -
550 av. J.C.).
|
Icaire
d'une déesse mère
(kouroirophos) provenant de la
nécropole septentrionale de
Mégara Hyblaea (milieu du VIe s.
av. J.C.).
|
En ce
qui concerne Syracuse, l'intérêt
majeur consiste dans l'exposition des
matériaux trouvés à Ortygie,
qui commence avec une documentation
préhistorique, restreinte mais
précieuse, et qui va jusqu'à
aujourd'hui, et cela dans le quartier le plus
ancien de la colonie corinthienne. Suit une
exposition, en grande partie inédite, des
matériaux provenant encore de la zone
d'Ortygie et de la zone de l'Athénaion
(Fouilles Orsi) et de l'Apollonion, le plus ancien
temple dorique de Sicile dont les vestiges,
après un siècle de recherche, ont
été complètement
dégagés a la fin des années
quarante. Nous trouvons ensuite les restes du
temple ionique, récemment découvert,
restes qui se trouvent au-dessous du «Palazzo
del Senato», puis d'autres vestiges provenant
de la zone de la Préfecture, d'autres enfin
d'une zone assez circonscrite le long de via del
Consiglio Reginale au cours de fouilles
effectuées tout récemment. Il y a
là un ample panorama de la production des
céramiques attestant la présence
d'ateliers depuis l'arrivée des Grecs (les
céramiques importées, de
l'époque archaïque, sont bien mises en
valeur) et allant jusqu'au début du XXe
siècle. Les matériaux de
l'antiquité tardive jusqu'à
aujourd'hui sont très importants non
seulement pour la connaissance souvent très
limitée de l'histoire dont ils sont un
témoignage, mais aussi parce qu'ils
éclairent des moments de la vie urbaine tout
à fait inconnus auparavant.
|
|
Statue
en marbre de kouros drapé provenant
de Syracuse (début Ve s. av.
J.C.)
|
Statue
en marbre de kouros provenant de Leonlinoi
(début V'" s. av.
J.C.).
|
Mérite
une place particulière la
présentation de la sculpture d'époque
grecque, en particulier, du célèbre
kouros en marbre qui représente une figure
masculine acéphale drapée, et d'un
puissant torse de kouros en marbre de style
sévère (470 av. J.C.).
On trouve
ensuite, présentés pour la
première fois, les résultats
d'environ 20 années de recherches
effectuées dans le quartier d'Acradina,
recherches qui ont permis la restitution, dans les
grandes lignes, de l'urbanisme antique, et dont le
point fort est l'actuelle Piazza délia
Vittoria où a été
découvert le sanctuaire de
Démèter et Korê qui comprend un
temple avec ses dépôts votifs dont
sont exposés les matériaux de la fin
Ve s. et de la première moitié du IVe
s. av. J.C. et qui consistent, pour la plupart, en
statuettes en terre cuite représentant les
divinités vénérées dans
le sanctuaire, parées des leurs attributs
classiques, à savoir la torche et le
porcelet.
|
|
Statue
de péplophoros en marbre
pentélique provenant du quartier
d'Acradina de Syracuse (470 - 460 av.
J.C.).
|
Buste
en terre cuite provenant du "Pozzo di
Anemide" de Syracuse (fin Ve -
début IVe s. av. J.C.).
|
Vient
ensuite l'exposition des matériaux provenant
des nécropoles syracusaines, en
commençant par celles du Fusco,
présentées de manière nouvelle
après une minutieuse vérification de
la composition de chaque groupement où l'on
trouve à la fois les tombes provenant des
fouilles anciennes, et celles trouvées
à date récente. Des didascalies
soulignent pour chaque tombe les
caractéristiques les plus
intéressantes avec toutes les indications
chronologiques des objets et des types
deproduction, surtout pour la céramique qui
constitue l'aspect prépondérant des
mobiliers funéraires.
|
|
Ensemble
d'aryballes globulaires protocorinthiens
provenant de la nécropole du Fusco
de Syracuse (725 - 700 av.
J.C.).
|
Petit
cheval en bronze de style
géométrique récent
provenani de la nécropole du Fusco
(fin VIIIe s.)
|
Les terres
cuites architectoniques des grands sanctuaires
syracusains de l'Apollonion et de
l'Athénaion avec une partie de la sima de ce
dernier en marbre, avec des têtes de lion de
facture splendide, et un acrotère
représentant une figure de marbre
raffinée, sont reproposées aux
visiteurs selon de nouveaux critères
d'exposition qui mettent en valeur les
particularités de construction et les
décorations.
|
|
Maquettes
(échelle 1:50) qui
représentent le temple d'Apollon
à Syracuse.
|
Maquettes
(échelle 1:50) qui
représentent le temple ionique et
le temple d'Athéna à
Syracuse.
|
Cette
exposition est précédée d'une
série de maquettes qui représentent
à l'échelle 1:50 la reconstruction de
l'Apollonion (début du VIe s. av. J.C.),
accompagnée d'une coupe verticale qui
souligne les singulières
caractéristiques de la structure portante de
la partie élevée du temple. On trouve
ensuite les maquettes du temple ionique de la fin
du VIe s. av. J.C. et de l'Athénaion tout
proche (480 av. J.C.). Parmi les matériaux
présentés en guise de conclusion des
espaces consacrés à Syracuse, on
notera ceux qui proviennent des sanctuaires
situés en dehors de la ville parmi lesquels
on note tout particulièrement la tête
archaïque en calcaire provenant de Laganello,
aux environs de la source du Ciane, et qui
représente une uvre importante
fortement inspirée du style dédalique
(débuts du VIe s. av.J.C.).
|
Antéfixe
en terre cuite avec relief de tête
d'éphèbe avec un casque
conique provenant de Syracuse (environ 460
av. J.C.),
|
COLONIES
SECONDAIRES ET CENTRES
HELLÉNISÉS
Dans le
troisième et dernier secteur de
l'étage du Musée ouvert au public,
l'exposition commence avec des matériaux
provenant de Héloros, avant-poste de
Syracuse depuis la fin du VIIIe s. av. J.C. sur la
côte méridionale, à
l'embouchure du Tellaro, et avec les
matériaux qui proviennent d'Akrai, de
Kasmenai et de Camarine, les trois colonies
secondaires de Syracuse qui jalonnent le parcours
de son expansion dans le triangle sud-oriental de
la Sicile et fondées respectivement en 663,
en 643, et en 598 av. J.C.
|
Haut
relief en calcaire représentant une
korê avec une colombe provenant de
Monte Casale (première
moitié du VIe s. av.
J.C.)
|
On notera particulièrement les statues
en calcaire d'Akrai et de Kasmenai, les colonies
secondaires qui offrent des exemples d'urbanisation
les plus intéressants parmi les villes
grecques de Sicile. Il s'agit de trois importantes
uvres en pierre: celles d'Akrai,
représentant deux de figures assises datant
du début du VIe s. av. J.C.,
témoignent de caractéristiques
d'inspiration dédalique dans l'impostation
des figures, dans le drapé et dans la
manière de traiter la chevelure; celle de
Kasmenai, en meilleur état de conservation,
représentant une korê probablement
assise sur le trône (première
moitié du VIe s. av. J.C.)
révèle un modelé simple,
réalisé selon des schémas qui
s'inspirent manifestement de modèles
grecs.
|
|
Vitrines
avec des céramiques provenant des
nécropoles de
Camarine.
|
Partie
antérieure d'un grand
acrolère en terre cuite en forme de
cavalier provenant de Camarine
(première moitié du VIe s.
av. J.C.).
|
En ce qui
concerne Camarine, la troisième colonie de
Syracuse, on trouve un panorama significatif de
pièces provenant aussi bien de la zone
urbaine que des très riches
nécropoles. On peut noter dans l'exposition
une belle figure de cavalier, qui ornait de
façon imposante la partie la plus
élevée du temple. La collection des
vases qui font partie des mobiliers
funéraires des nécropoles de Passo
Marinaro et du Piombo, est très riche et de
grande valeur. En ce qui concerne
l'hellénisation de certains centres
intérieurs de la Sicile comme Scordia,
Mineo, Vizzini, Grammichele, Monte S. Mauro et
Caltagirone, ilfaut signaler, de façon
particulière, trois sculptures provenant de
Terravecchia de Grammichele: la plus grande statue
en terre cuite du Musée représentant
Démèter ou Korê assise sur son
trône,
|
|
Statues
de Grammichele, en marbre et en terre
cuite (fin du VIe s. - début du Ve
s. av. J.C.).
|
Statue
en terre cuite d'une déesse sur le
trône (Démèter ou
Kore) provenant de Grammichele (fin du VP
s. av. J.L..).
|
suivant les
modèles de l'art ionique (seconde
moitié du VIe s. av. J.C.); un torse de
Kouros en marbre d'une exécution
raffinée et de grande valeur artistique (500
environ av. J.C.), et enfin, une figure enterre
cuite représentant une divinité
féminine assise qui constitue une
intéressante interprétation
indigène des modèles de l'art grec
(seconde moitié du VIe s. av.J.C.). Le
panorama des pièces provenant des centres
hellénisés cités
précédemment est vaste et
varié et présente surtout une
production en terre cuite qui va des
éléments architectoniques qui
revêtent la partie haute des édifices
sacrés, domaine dans lequel les artistes
grecs de Sicile font preuve d'un grand génie
et d'une grande originalité, aux terres
cuites figurées, en général ex
voto de sanctuaires, constituant des produits
artisanaux de grande diffusion parmi lesquels on
trouve des objets de bonne facture.
|
|
Torse
de Kouros en marbre provenant de
Grammichele (début du Ve s. a.
J.C.).
|
Statue
en terre cuite qui représente une
divinité féminine assise
provenant de Grammichele (seconde
moitié du VIe s. av.
J.C.)
|
La
production de céramiques de fabrication
locale est particulièrement importante,
à côté de celles qui sont
importées du monde grec, qui parfois sont
d'une qualité exceptionnelle comme par
exemple le cratère laconien de Terravecchia
de Grammichele très récemment
retrouvé. Il faut accorder une attention
toute particulière aux pièces
récupérées a date
récente durant la fouille d'un
dépôt votif à Francavilla di
Sicilia, dans l'arrière-pays de Naxos,
à quelques kilomètres au nord des
gorges de l'Alcantara: d'un intérêt
exceptionnel sont les pinakes en terre cuite,
présentant des reliefs de facture
très fine, datables pour la plupart entre
470 et 460 av. J.C.
|
Pinax
en terre cuite représentant deux
têtes de divinités en relief,
probablement Zeus et Héra,
provenant de Francavilla di Sicilia
(environ 460 av. J.C.).
|
Il s'agit
de figures de divinités masculines et
féminines et de scènes qui
concernent, dans la plupart des cas, le mythe et le
culte de Perséphone. En raison de leur
étroite correspondance avec les pinakes de
Locres ces objets posent des problèmes
complexes de caractère historique et
culturel à cause des rapports directs ou
indirects qu'ils laissent entrevoir avec la
Grande-Grèce. Une ample partie du
troisième secteur du Musée est
dédiée enfin, aux précieux
matériaux qui proviennent des fouilles
d'Orsi à Gela, et à Agrigente. De
Gela, qui, à l'époque archaïque
fut l'une des plus riches et prestigieuses colonies
grecques de Sicile, fondée en 668 av. J.C.
par les Rhodiens et les Cretois, sont
exposées les terres cuites architectoniques
relatives aux ornements décorant les
édifices sacrés de l'acropole du VIe
s. av. J.C.
|
Arula
en terre cuite avec relief
représentant les compagnons
d'Ulysse qui sortent de l'antre du Cyclope
sous les béliers, provenant de
Méaara Hyblaea(seconde
moitié du VI1 s. av.
J.C.).
|
Des
fragments de grandes figures en terre cuite
représentant partiellement des cavaliers qui
devaient décorer les acrotères et les
frontons des temples qui témoignent des
extraordinaires capacités des corophiates de
Gela, ont été appliqués sur
des reconstitutions des figures aux quelles ils
appartenaient . Des pithoi en terre cuite
utilisés comme urne funéraire, de
grands sarcophages en terre cuite dont
l'intérieur est finement
décoré en relief, un cippe
funéraire avec le sommet en forme de petit
temple dorique, exposés hors vitrine,
représentent les pièces les plus
typiques de Gela. Ces vitrines contiennent une
importante quantité de matériaux
provenant des nécropoles archaïques,
qui ne sont pas moins importantes que celles de
Syracuse.
|
Arulaa
en terre cuite avec relief
représentant un lion qui attaque un
taureau, provenant de Centuripe (seconde
moitié du VIe s. av.
J.C.).
|
Entre le
VIIe et le Ve s. av. J.C., les mobiliers
funéraires sont constitués par de
splendides vases corinthiens, ioniens et surtout
attiques à figures noires et rouges, parmi
lesquels se détache de façon
particulière la pélikè
exposée dans la vitrine n. 297 et qui porte
la signature du peintre Polignotos. Dans l'ensemble
des matériaux provenant d'Agrigente qui
offrent surtout des figures en terre cuite et
à caractère sacré, on note
certains bustes de Démèter et
Korê (l'un est bifrons) dont la production
eut un grand succès dans les ateliers des
coroplathes grecs de Sicile entre le Ve et le IVe
s. av. J.C. De rare intérêt dans le
contexte des objets provenant des
dépôts votifs de Contrada Tumazzo de
Palma de Montechiaro, on notera trois statuettes en
bois (xoanà) de style dédalique, de
la seconde moitié du VIIe s. av. J.C. Les
caractéristiques physiques et chimiques du
terrain humide près de la source sulfureuse
où elles furent trouvées ont permis
la conservation de ces pièces
exceptionnelles qui constituent un très rare
témoignage des offrandes que l'on trouvait
dans les sanctuaires grecs.
|
Statuette
en bronze représentant un
athlète dans une position
d'offrande, provenant de Mendolito di
Adrano (environ 460 av. J.C.).
|
|